En attendant que la marée monte, résidence d’une semaine à Plougerneau.
Finistère, avril 2022.

Durant cette résidence de recherche et de création, le collectif a travaillé autour de la figure de l’épave. Notre marche nous a mené vers une crique de l’aber Wrac’h, où siégeait un vieux gréement.
Abandonné dans la vase et ballotté par les marées, il apparaissait comme une cabane pouvant devenir un lieu hybride, un espace temps pour le collectif. Un terrain d’accueil, de commensalité, de recherche, un centre d’étude lacunaire du milieu de l’aber.
L’épave était vouée à être un jour détruite par les autorités maritimes. Nous avons alors réfléchi à un scénario pour la préserver. L’hypothèse était de la dissimuler dans un lieu où elle ferait corps avec le territoire.
Nous imaginions lui faire remonter l’aber pour la camoufler dans un champ de roseaux, dans un lieu fantasmé comme hors d’atteinte, un vide juridique, une zone liminaire. Ce terrain fut le lieu de création d’une sculpture aux proportions de l’épave, échos de sa présence. Aujourd’hui, quelqu’un a déplacé le bateau et il nous a échappé.

L’Annexe est une sculpture réalisée parmi les roseaux, sur les rives de l’aber Wrac’h.
Pour matérialiser la destination future du vieux gréement, nous avons fauché une zone et sculpté la terre en contre forme inspirée du fond sa carène. Les roseaux récoltés, liés en ballots, noués les uns aux autres, forment une sculpture dont le lit submersible est au niveau de l’eau.
Nous sculptons pour se fondre dans l’environnement, le sol, les matières qui y poussent, entendre ses sons, comprendre ses flux. Il s’agit d’un geste transitoire pour appréhender l’espace. Cette pièce reste vivre dans les roseaux, soumise à évoluer avec les variations du milieu.



