(En cours) Projet de réhabilitation d’un voilier pour la création d'un lieu de résidences d'artistes.

Notre travail de recherche dans les espaces liminaires du Finistère nous a mené à élaborer des expérimentations et des réflexions sur la spécificité du Pays des Abers. Les lisières des forêts y côtoient la mer, les frontières y sont en constante mutation, balayées par les marées. Cet intérêt nous a conduit, en 2022 a récupérer un vieux voilier en bois, le Bagig Laouen. C’est un tailleur de pierre, l'ayant lui-même récupéré il y a quelques années, qui à son tour nous en fait don.
Il flotte, navigue, il n’est pas parfaitement abandonné, ni même hospitalier, mais arrive dans nos mains et devient la métabolisation possible d’un lieu de recherche entre terre et mer. Nous l’imaginons comme un lieu de refuge autant qu’un lieu d'accueil. Espace d’ouverture, de partage et de rencontre, une plateforme artistique flottante, ancrée dans le territoire.
La même année, nous le mettons au mouillage dans une crique de l’Aber Wrac’h, avant d’entamer une phase de restauration pour le rendre de nouveau navigable.
En avril 2023, il doit rejoindre le mouillage du port du Koréjou, et, grâce à l’aide de l’AJD, nous décidons de le démâter pour restaurer le fret du mat. Notre intention est d’allier ces travaux avec des interventions artistiques et artisanales en manufacturant un maximum de pièces, à la forge ou au tour à bois par exemple. Ainsi nous forgeons de nouvelles pièces (rocambeau, dame de nage, poulies…), nous tournons des billes de chat, sculptons des taquets et un nouveau bout dehors.
Le Bagig Laouen est désormais au port, au nord de Plouguerneau, pour pouvoir entamer une nouvelle session de travaux et d’aménagements.
Ce projet de restauration est motivé par l’envie de construire avec le Bagig Laouen un lieu pour le collectif mais également de l’ouvrir à la résidence d’artiste. Nous avons l’envie de fabriquer une plateforme d'expérimentation d’art contemporain dans ces espaces littoraux et non-institutionnels. Les artistes invités pourraient penser des pièces sur l’espace même du bateau, où la restauration irait de pair avec des réflexions plastiques, mais également mener des recherches et des expérimentations sur le territoire des abers.
Le Bagig Laouen pourrait devenir un lieu d’échange et de rencontre, avec notamment l’organisation de temps de performances, de lectures ou de radio.
Orienté vers la jeune création contemporaine bretonne, le Bagig Laouen permettrait d’axer ce projet de résidence vers un mode itinérant et nomade, et d’ouvrir de nouveaux paradigmes sur les territoires du littoral finistérien.



